L’inquiétant vide politique français
Les gesticulations actuelles pour désigner, déjà, un successeur à Macron laissent plus que perplexe.
Les rumeurs insistent, les bruits de couloirs républicains circulent, radio-moquette persiste : 2027 approche un peu et il y aurait déjà comme des velléités de candidatures présidentielles dans la tête de plusieurs personnalités gouvernementales…
D’ailleurs, à en croire la presse (croyez la presse, elle a amplement démontré sa crédibilité, n’est-ce pas), plusieurs poids lourds politiques pensent à l’échéance électorale de 2027 en se rasant : au début de cette année, Le Monde, quotidien de révérence, évoquait l’ambition présidentielle d’un Bruno Le Maire toujours aussi à l’aise pour dire des âneries. Manifestement, l’envie d’exterminer ce qui reste d’économie française voire d’étendre sa puissante incompétence à toute l’Europe semble titiller l’actuel locataire de Bercy.
Au début du mois de février, c’était Ed, l’épicier du premier quinquennat Macron, qui déclarait préparer quelque chose dans ce sens, sans toutefois confirmer une quelconque candidature.
Et voilà que le Figaro, au moins aussi solidement informé que les autres, évoque à présent “l’hypothèse Castex”, peut-être pour rappeler aux Français que ce rond-de-cuir incolore, inodore et sans-saveur fut un jour premier ministre d’un pays en pleine déroute sur tous les plans.
On devra s’étonner (un peu) de cette curieuse avalanche de candidatures alors qu’on est tout de même à plus de quatre ans des prochaines élections et que 2027 semble encore fort loin pour se lancer dans la course, indépendamment de l’aura phénoménale et du charisme redoutable de ces trois candidats putatifs.
En creux, on pourrait s’interroger sur ce besoin d’ouvrir, déjà, les spéculations sur le remplaçant à un Macron qui prétendait du reste être passé récemment par une phase de dépression très grave (le pauvre lapin). L’actuel occupant de l’Élysée se rendrait-il compte que le parlement n’est plus intégralement à sa botte, que le pays grogne ou que tout ne se déroule pas comme prévu avec un peuple subjugué et des administrations “en marche” dans la direction qu’il désirait ?
Il sera difficile de spéculer vraiment ; il semble évident que Macron apparaît de toute façon diminué sur la scène nationale, ne disposant d’aucune marge de manœuvre réelle tant l’opinion publique est volatile à son sujet, ni sur la scène internationale où il passe maintenant, quasi ouvertement, pour un charlot méprisé d’un nombre croissant de dirigeants étrangers. Néanmoins, pour le moment, il lui reste dans les textes encore quatre looOoongues années à remplir et même s’il n’est pas impossible qu’il choisisse une démission ou qu’un événement l’oblige à quitter le pouvoir, pour le moment, il va devoir les faire.
Dans ce contexte, la bousculade de candidats potentiels relayée par une presse un peu trop gourmande inquiète plus qu’elle n’amuse ou ne consterne surtout parce qu’on retrouve maintenant avec les deuxièmes voire troisièmes couteaux de la politique, et pas les plus affûtés du râtelier loin s’en faut.
Il faut dire que la Macronie peine à recruter des cadors ou même simplement des gens intéressants, cohérents ou complets. Ce qui se traduit du reste dans les adhésions au parti, en chute libre, et dans l’absence de têtes d’affiche : il suffit pour s’en convaincre de se rappeler des difficultés pour trouver un Premier ministre, et voir ce qu’on a récupéré.
D’un autre côté, il faut constater qu’il en va de même dans les autres partis : entre les Tuches au parlement et les résidus républicains au passif, là encore, particulièrement gratiné, il est difficile d’entrevoir l’étoffe d’un chef, ou même d’un “lider minimo”.
Les verts comptent officiellement pour des prunes, et leurs couinements féministo-gaïa compatibles, s’il permettent de mettre en avant des têtes d’affiches, imposent de classer ces dernières dans la catégorie des cas psychiatriques, encore bien plus franchement que les actuels dirigeants pourtant déjà bien atteints dont nous devons subir les accès de folie à chaque soubresaut de l’actualité. Les clowns actuels étant devenus progressivement rédhibitoires, il est évidemment acadabrantesque d’imaginer les ayatollahs écofascistes décrocher l’assentiment d’une majorité de français surtout alors que leurs politiques idiotes commencent tout juste à faire effet sur le niveau de vie des électeurs.
Reste le RN avec d’un côté une Marine rouillée, usée et toujours à moitié en rade et de l’autre, un Bardella devenu si conformiste, si désireux de faire rentrer son parti dans l’acceptabilité qu’il en devient transparent, englué dans cet “en même temps” macronien qui infuse maintenant toute la politique française désireuse à la fois de prétendre à l’indépendance sur la scène internationale et complètement inféodée aux désidératas européens, américains ou étrangers en général.
Il n’y a donc plus aucun doute sur cette absence de toute personnalité un peu charismatique, capable d’une certaine clairvoyance de la situation actuelle et à même de développer un peu d’espoir chez ses compatriotes. Sur les cinquante dernières années, le paysage politique français n’a cessé d’éliminer, progressivement mais inexorablement, les rares individus vaguement capables, à un moment ou un autre, de déclencher dans un sursaut du peuple un redressement du pays.
Tout s’est déroulé comme si le système politique français a consciencieusement fait monter et mis en place aux postes importants des êtres de plus en plus vils, de plus en plus incompétents, d’intelligence et de culture toujours moindre, dans une sorte de course à l’échalotte à celui qui serait le plus veule, hypocrite et roublard.
On arrive maintenant au point où la sélection ne peut plus s’opérer qu’au sein d’une grappe de semi-habiles dangereux, qui ont développé une intelligence limitée mais exclusivement affûtée pour entourlouper le citoyen et le contribuable, et qui n’ont plus aucune considération ni pour le peuple, ni pour l’avenir du pays qu’ils ont entrepris de piller, purement et simplement.
Il y a 20 ans, ils se défendaient de le faire tout en le pratiquant sans vergogne ; le mépris et l’hubris sont tels à présent qu’ils ne se cachent même plus de vouloir mettre ce qui reste de l’économie en coupe réglée pour leurs lubies idéologiques.
Le constat est sans appel : ce pays est foutu.
Comme les pays se resemblent! Ici, en Allemagne, nous avons la même impressions. Au moins, en France les gens "de haut" ont terminé leurs etudes, (il me semble); chez nous la moindre part des deputés a un certificat valable.
La semaine derniere, l'auteur Manfred Haferburg - qui travaille dans le nuclèaire et qui habite Paris - a publié une tirade. Sans permission de site (https://www.achgut.com/artikel/was_ist_nur_los_mit_euch) je vais inserer une traduction francaise pour un public qui merit de savoir que nous ne sommes pas devenus fous *tous*, et que ici on suffre aussi.
Nous sommes dans une phase de changement édictée par une élite politique et financière, hégélienne. Le plus grand danger étant la perte de démocratie, personne ne remet en cause notre système républicain qui refuse de s’ adapter au 21 éme siècle, il y a pourtant beaucoup à faire. Ed attend en embuscade que les autres se plantent.