La catastrophe immobilière commence à prendre forme
À force de saboter le marché, il finira bien par retomber.
Youpi, tralala, le gouvernement – buté comme un Ayatollah – continue dans sa démarche idéologique de transition énergétique vers un monde plus vert, décarboné (c’est-à-dire sans tous ces gueux couinant pour vivre décemment) et donc nettement moins peuplé : réjouissez-vous, la guerre contre l’énergie et donc contre vous, sous toutes ses formes, a été lancée.
Et pour la mener à bien, on a difficilement trouvé mieux que le prétexte de la pollution.
Pollution par-ci, pollution par-là, il faut lutter contre les déchets, le gaspillage et les dépenses énergétiques trop importantes (et non, il ne s’agit pas ici du droit à la paresse, bande de petits comiques).
Ceci explique commodément le tabassage taxatoire sur les prix des carburants, dont seuls les naïfs et les idiots utiles du collectivisme en marche continuent de croire qu’ils sont pilotés par le prix du baril ou les profits des groupes pétroliers.
Ceci explique aussi la lutte acharnée contre la mobilité et donc, les voitures, et par extension la mise en place de la ville de 15 minutes et des moyens de flicage des citoyens toujours plus invasifs.
Ceci explique enfin pourquoi, il y a un peu plus d’un an, fut promulguée la loi votée en 2019 et délicieusement intitulée Ma clim en résidence Climat et Résilience qui vise à injecter de solides doses d’écologisme piquant dans l’immobilier en France. Eh oui, au vu du succès phénominable des bonnes idées écologiques en matière alimentaire, de déplacements ou d’énergie, il aurait été dommage que les secteurs de la propriété foncière ou de la construction ne soient pas eux aussi copieusement sabotés par les lubies françaises sur le sujet, vous ne trouvez pas ?
Et donc, pour noter les logements en matière énergétique, depuis le premier janvier de cette année a été introduite une sémillante échelle de niveaux, aussi arbitraire que simpliste et colorée, comme ces gommettes qu’on utilise pour noter les élèves de la maternelle au collège. On placera les maisons dites passives (bien isolées en somme) à la note A, et on attribuera un G rouge bien pétant à ces tristes bidonvilles énergétiques dans lesquels trop de Français s’entassent encore en grelotant connement (ils sont cons, ces pauvres !)…
Ce qui veut dire que, depuis le début de l’année, les logements classés G sont dans la ligne de mire des autorités qui ont donné jusqu’en 2025 à leurs propriétaires pour faire les travaux nécessaires à leur reclassement dans une catégorie plus appropriée, l’interdiction de louer devant tomber comme un couperet dans deux ans. Pour les logements classés F, les propriétaires auront jusqu’en 2028 et 2034 pour les classés E. En substance, ce sont 4,4 millions de logements qui seront touchés d’ici 12 ans, dans la bonne humeur frétillante de tous les fashionistas de l’écologie punitive.
D’ici là, deux phénomènes rigolos vont donc se produire.
D’un côté, certains propriétaires vont devoir investir pour mettre leur logement aux normes. Ceci va entraîner un accroissement de la demande de ces travaux et donc renchérir mécaniquement leur coût. De l’autre, l’augmentation de ces coûts va rendre la location de plus en plus difficile à rentabiliser sauf à faire exploser les loyers à la hausse pour compenser le surcoût de cette mise aux normes énergétiques.
Logiquement, il devrait donc y avoir un intéressant effet ciseau poussant les locataires hors de leurs logements pendant que certains propriétaires devront les mettre en vente, purement et simplement, plutôt que de faire ces travaux.
Et c’est du reste exactement ce qu’on observe : depuis le début de l’année, on note une augmentation marquée de la mise en vente des “passoires thermiques” (ces mises en vente ont quasiment doublé) pendant que parallèlement, leur volume d’annonces en location a, lui, reculé de 40% en un an.
Tout se déroule exactement comme prévu, c’est-à-dire mal : les vendeurs commencent à se bousculer et les locations s’évaporent rapidement. Dans un paradoxe apparent, les locations restantes vont voir leur prix grimper, pendant que les biens immobiliers mal classés vont, eux, voir leur prix baisser et il faudra inévitablement un moment (qui sera toujours trop long pour les locataires en recherche de biens) avant que les loyers s’ajustent enfin à la baisse.
À mesure que les années fatidiques approchent, le nombre de biens sur le marché va gonfler et les prix continuer inexorablement de baisser.
Mais ce n’est pas tout.
Dans le même temps, un troisième phénomène, tout aussi inexorable que les deux précédents, va prendre place : inévitablement, le baby boom des années 50 se transforme actuellement en papy boom qui se transforme à son tour, assez rapidement, en boom des décès et donc en boom des ventes des maisons et appartements jadis occupés par cette génération qui arrive à son terme.
À quelques rares exceptions, les familles concernées vont donc se départir de ces biens qui viendront grossir les stocks de biens disponibles.
Ces biens ne seront d’ailleurs pas forcément dans les endroits les plus propices à la vente (on ne vit pas aux mêmes endroits selon qu’on est salarié actif ou retraité), et là encore, on peut difficilement imaginer que tout ceci sera ultra-favorable à la bulle immobilière actuelle.
Oui, vous avez bien compris : à l’effet déjà particulièrement puissant de la fin du baby boom sur les prix de l’immobilier, l’État a ajouté une bonne grosse couche de cette écologie punitive qui va transformer une déflation naturelle rapide en un fort probable krach majeur, et ce, alors que tout le reste de l’économie dégage déjà cette odeur entêtante de vermoulu. Au moment même où les Français vont avoir à piocher dans leur bas de laine pour tenter d’éponger une dette colossale et faire tenir un système social au bord de l’effondrement, cet épargne – constitué notamment de cet immobilier – va s’évaporer devant eux.
Les mois et les années qui viennent nous garantissent quelques moments intéressants.
Sans parler qu'en France, aucune évaluation n'a jamais été faite sur les potentielles économies d'énergie générées par ces impératifs de rénovation (à l'instar des ZFE dont elles empruntent le même code couleur) et qu'outre-Manche, des chercheurs ont travaillé le sujet pendant une dizaine d'années... pour conclure que ça ne marchait pas. C'est l'effet rebond selon lequel les consommateurs changeraient très vite de comportement de la sorte que l’économie réalisée grâce à la rénovation est rapidement annulée par une augmentation de la consommation d'énergie. Conclusion : les économies d'énergie disparaissent entre deux et quatre ans après une rénovation. L'étude en question, bien peu relayée : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0140988322005643?via%3Dihub
C’est surtout le diagnostic qui est biaisé dés le départ, entre une passoire thermique et un logement qui utilise une énergie fossile mais qui est bien isolé il y a un biais écologique et politique.
Pour le reste l’ avenir est tellement incertain...