Le Pen inéligible, une opportunité ?

Rien de tel qu'une bonne crise...

La récente décision de rendre Marine Le Pen inéligible amène quelques réflexions.

D'une part, cela montre encore une fois que la justice a été totalement instrumentalisée, "militarisée" par le pouvoir en place qui n'a pas eu beaucoup d'efforts à faire vu la tendance naturelle de la magistrature.

Il ne s'agit pas de chouiner parce qu'ici, l'accusée serait d'un camp plutôt qu'un autre, mais simplement de noter que d'autres politiciens, qui n'ont jamais été des menaces pour le pouvoir en place, ont été trainés en justice pour des raisons similaires et s'en sont nettement mieux sortis. Bayrou vient à l'esprit, mais il est loin d'être le seul.

D'autre part, on ne peut que noter qu'une fois encore, le laxisme des juges - constaté et documenté tant dans ces colonnes qu'ailleurs - est bien une fonctionnalité et pas un bug : le gauchisme latent de la magistrature ne fait plus aucun doute, et il explique suffisamment bien les jugements rendus qui libèrent les pires racailles, OQTF, récidivistes et nuisibles impénitents, et qui embastille ceux qui deviennent gênant pour les autorités. Là où certains bénéficieront de clémences étonnantes, MLP n'y aura pas droit d'autant plus que les sondages lui sont trop favorables.

Mais ce n'est pas tout.

Ce jugement confirme que Marine Le Pen est nulle et, en tant que stratège, pas plus douée qu'un pied de marmite en fonte : alors qu'elle avait le pouvoir de mettre Macron dans un embarras maximal, en votant systématiquement la censure de Bayrou, en empêchant Ferrand d'accéder au Conseil constitutionnel, cette idiote - il n'y a pas d'autre mot - a préféré jouer l'apaisement croyant qu'elle bénéficierait de la clémence d'un appareil politique qui a montré, depuis au moins les 7 dernières années, qu'il est entièrement basé sur la duplicité, la trahison et la corruption, et qu'il est dirigé par une raclure.

Quelque part, c'est donc bien fait pour elle : ne pas avoir compris le traquenard montre qu'elle aurait fait une bien piètre Présidente.

Enfin, cette condamnation peut être une opportunité pour un parti d'opposition un peu crédible d'émerger.

On sait que Bardella, sans expérience et pas beaucoup plus malin que la mamie à chat qui vient d'être éliminée, n'était de toute façon pas crédible : girouette politique, incompétent économiquement, politiquement pas trop malin, on n'a pas ici le couteau le plus affûté du râtelier.

Le reste du spectre politique est du même acabit ; du côté des LR, c'est une telle déroute que c'en est devenu comique, pas la peine de s'attarder sur cette brochette de losers perdus. Rien ne sert d'évoquer le reste de l'hémicycle, c'est largement pire et pourtant, la barre n'est vraiment pas haute...

Il y a donc tout un champ qui s'ouvre pour des politiciens pas trop mous qui auraient le courage invraisemblable de proposer à la fois des mesures raisonnables et solides en matière de sécurité et - pari encore plus fou - ne pas être de gros boulets marxistes en matière économique.

Cette sorte d'Afuerisme à la française est, certes, très improbable mais pas impossible. L'élimination de Marine Le Pen déplace peut-être une fenêtre d'Overton depuis trop longtemps fermée en France sur les idées rances de la gauche et du collectivisme. Rêvons deux minutes.

De toute façon, il ne nous reste plus guère que ça, avant la faillite qui ne prendra probablement pas deux ans à débouler.